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Mythes autour du TDAH

Aujourd’hui, on rétablit quelques réalités autour du TDAH, le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.

J’ai donc choisi de partir de six petites phrases souvent entendues, pour ne pas dire rabâchées, à propos du TDAH et essayé d’expliquer simplement en quoi nous nous trompons quand nous les prononçons.

1. Le TDAH est un concept récent inventé par les sociétés occidentales.

Depuis plus de 200 ans déjà, des difficultés similaires au TDAH sont répertoriées. Le premier à en parler fut le médecin et philosophe allemand Melchior Adam Weikard en 1775 ! Donc non, le TDAH n’est pas le dernier truc à la mode.

On recense entre 5 % et 7 % d’individus vivant avec un TDAH dans une population donnée et cela varie peu à travers le monde (Polanczyk et al. 2007 ; Willcutt 2012). Il ne s’agit donc pas d’une exception culturelle ou environnementale.

2. Le TDAH est un trouble du comportement.

Non, le TDAH n’est pas un trouble du comportement. Il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental, tout comme les troubles spécifiques des apprentissages (dys), les troubles du spectre autistique … Les structures, la connectivité et les fonctions cérébrales sont différentes chez une personne atteintes du TDAH.

3. Le TDAH est une excuse pour les enfants paresseux ou mal élevés.

Leur cerveau fonctionnant différemment, les enfants présentant un TDAH ont de réelles difficultés à :

  • se concentrer ;
  • contrôler leurs paroles, actions et émotions ;
  • développer des habiletés sociales ;
  • mémoriser certaines informations ;
  • prendre des décisions « réfléchies » ;
  • gérer leur temps ;
  • s’organiser et établir des priorités.

4. Un enfant qui vit avec un TDAH est agité : il saute et court partout, il a un comportement perturbateur en classe.

Le TDAH n’est pas uniquement l’hyperactivité et l’impulsivité. Certains enfants vivant avec un TDAH ne présentent pas d’agitation mais de l’inattention. Cette manifestation est moins dérangeante pour l’entourage, que ce soit en classe ou à la maison, ce qui peut retarder le diagnostic.

On estime que 50 % des enfants avec un TDAH n’ont aucune difficulté sur le plan de l’opposition, de l’agressivité ou de la conduite (American Academy of Pediatrics 2000). La moitié donc des enfants présentant un TDAH n’ont pas de comportement perturbateur en classe !

On peut aussi changer notre propre vision du trouble et déceler les forces sous-jacentes à ce mode de fonctionnement différent : la créativité, la vivacité, l’innovation et l’audace.

5. Un enfant dans la lune ou qui bouge beaucoup a forcément un TDAH.

Tout enfant qui a des difficultés à se concentrer ou la bougeotte n’a pas un TDAH pour autant. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la présence de manifestations apparentées au TDAH (douance, trouble des apprentissages, situation environnementale stressante …) Il est donc important de faire appel à des professionnels compétents et à même de poser le diagnostic.

Sur le site www.ameli.fr, nous retrouvons les étapes nécessaires au diagnostic en France :

« Pour confirmer le diagnostic, plusieurs consultations sont nécessaires auprès du médecin traitant, puis auprès d’un médecin spécialiste du TDAH : pédiatre, neurologue, psychiatre pour enfant, neuropsychologue (spécialiste des troubles du fonctionnement cérébral).

L’objectif est de bien distinguer le TDAH d’autres problèmes pouvant entraîner des symptômes similaires (hyperactivité, inattention ou simple comportement turbulent). Pour cela, l’équipe médicale s’appuie sur :

  • une analyse très précise et dans la durée des comportements de l’enfant, de ses cahiers et bulletins scolaires, de l’environnement familial ;
  • un examen clinique complet ;
  • l’utilisation de questionnaires destinés aux parents, aux enseignants et à tout observateur de l’enfant (ex. : infirmière scolaire) ainsi qu’à l’enfant lui-même (à partir de 10 ans) ;
  • si nécessaire, des tests et une évaluation psychologiques plus poussés, effectués par un neuropsychologue.

Le bilan permet aussi d’évaluer la sévérité du TDAH et ses conséquences, afin de proposer un traitement adapté.

La recherche de troubles associés au TDAH repose sur d’autres évaluations :

  • bilan orthophonique : analyse du langage et de la communication,
  • bilan psychomoteur : étude de la motricité en rapport avec le milieu de vie,
  • bilan ergothérapique : évaluation de la participation de l’enfant dans ses occupations quotidiennes, scolaires et de loisirs ainsi que des éléments facilitant ou faisant obstacle à son autonomie,
  • examen orthoptique : exploration de la vision, si besoin. »

6. Le TDAH est causé par une mauvaise éducation, trop laxiste.

Les causes de ce trouble ne sont pas encore connues avec certitude. Mais ce que l’on a pu établir c’est qu’il n’est pas lié à un système éducatif défaillant, au stress, ou encore à un manque de volonté de la part de l’enfant.

Les analyse scientifiques ont permis de faire un certain nombre de constats :

  • les enfants issus de familles où ce trouble est présent sont plus souvent touchés, il y aurait donc une composante héréditaire ;
  • le trouble est plus fréquent en présence de certains accidents périnatals (ex. : prématurité, anoxie périnatale, exposition au tabac, susceptibilité fœtale aux substances psychoactives …) ;
  • les jeunes touchés présentent un dysfonctionnement des neurotransmetteurs (dopamine et noradrénaline) dans le lobe frontal du cerveau (zone responsable du contrôle de certains comportements)
  • certains enfants vivant avec ce trouble présentent une déficience dans leur capacité de stockage du fer, plus leur carence en fer est importante, plus les symptômes du TDAH sont marqués.
Alors, papa, maman, on déculpabilise !!! On consulte des professionnels spécialisés et on adapte son éducation à leurs spécificités (renforcement positif, méthode Barkley …).

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